« Une Rebelle et une Ombre, qu'est-ce que ça donne ? »

Mephiles & Alice

La salle de chimie. Je suis à peine arrivé dans cet immense établissement, et on commence avec une matière plutôt.. Sympathique. Oui, j'ai l'air blasé, mais rien qu'en voyant la maturité des élèves, ça me blase. Les couloirs sont peuplés. Certains traînent pour arriver en retard et d'autres se hâtent. Quant à moi, je me dirige d'un pas tranquille vers la salle de cours avec mes affaires. Dans quelques minutes à peine, la cloche risque de retentir et les élèves encore présents dans les couloirs seront en retard.

Une fois devant la salle, je rentre à l'intérieur en observant les alentours. Peu d'élèves sont présents. J'aperçois certains regards se poser sur ma personne, devinant immédiatement que j'étais nouveau en ces lieux. Je salue la professeur qui attend puis, silencieusement, me dirige au fond de la pièce pour m'installer à une pièce isolée. Là où je suis, la luminosité est basse. Donc, je ne suis pas spécialement exposé à la lumière du jour. Raison e plus pour m'y installer. Je m'asseyais sans dire un mot alors, que, en relevant le regard, je vis deux élèves féminines regarder en ma direction.

- Tsk.

M'accoudant à la table, je détournais le regard pour observer la fenêtre. Enfin, le paysage plus précisément. Maintenant, j'attendais que le cours commence et que les élèves ayant un peu de bon sens se montrent enfin.

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« Une Rebelle et une Ombre, qu'est-ce que ça donne ? »

Mephiles & Alice

La sonnerie annonçant le début des cours retentit enfin dans le bâtiment. Des élèves venaient d'entrer dans la pièce, saluant la professeur. Il semblait manquer encore d'autres élèves, mais trop tard pour eux. Ils étaient en retard. Le cours peut débuter malgré quelques échos provenant des couloirs, signe que des élèves y traînaient encore. Je sortais mes affaires et les posais sur la table, ouvrant le cahier avant de prendre un stylo. Je ne faisais plus guère attention aux murmures des deux élèves. Elle peuvent dire ce qu'elles veulent de moi. J'en ai l'habitude.

Alors que le cours venait de commencer, la porte s'ouvrit après quelques minutes. Une nouvelle élève fit son apparition. Elle présenta ses excuses à l'adulte avant de... Se diriger vers moi et de s'installer à côté, à la place de libre. Silencieusement, je la regardais en coin. Après s'être installée, elle commençait à gribouiller sur son cahier. Hum... Tant qu'elle ne me dérangeait pas. C'est déjà ça. Reportant mon attention sur le cours, du moins pendant plusieurs secondes dû à l'intervention de la professeur qui concernait l'occupation de ma voisine, je lâchais un faible soupire tandis qu'elle retournait à son bureau pour reprendre le cours. Certains élèves chahutaient et riaient sans y prêter attention.

- T'es nouveau n'est-ce pas ? Je ne t'ai jamais vu ici ! C'est quoi ton nom ? Tu penses quoi du système de l'académie ? Tu es de quelle race ?

A l'entente de ces paroles, je tournais légèrement la tête vers elle pour la regarder. Décidément, le cours ne l'intéressait pas. Avant qu'elle n'ait pris la parole, j'ai pu entendre la professeur dire qu'on allait faire des expériences. A cet instant, le brouhaha s'était élevé dans la pièce. D'un autre côté, il faut l'avouer, faire des expériences est beaucoup plus instructif que d'écrire dans un cahier. Cependant, je pris la peine de répondre aux questions de ma voisine dans un soupire, blasé malgré qu'elle posait de nombreuses questions à la fois..

- Si tu le sais, pourquoi me le demandes-tu ? Mon nom est Mephiles.

Je commençais à écrire ce que la professeur dictait tout en reprenant :

- Le système ne me pose pas de problème et ma race ne te concerne pas.

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Mephiles & Alice

Effectivement, le système de l'établissement ne me posait pas réellement de problèmes. Les règles sont les règles, et je n'allais pas aller fouiner ou m'attirer des ennuis en ne respectant pas les règles. De toute manière, je n'avais rien d'autres à faire. Hors mis écouter et participer en cours, malgré que de nombreuses matières ne m'intéressaient aucunement et que je les trouvais franchement inutiles. A quoi ça servirait de me rebeller ou, encore, d'être la balance dans cette guérilla ? Toutefois, je dois admettre que certaines choses me déplaisaient dans le système, certes, mais je préférais ne rien dire et continuer à me morfondre dans mes ténèbres.

Pour ce qui est de ma race, la raison de mon refus était d'une simplicité étonnante : ça ne la regardait tout simplement pas. Qu'elle se renseigne si elle le souhaite, tant qu'elle ne me le demande pas à moi. Je préfère que les personnes apprennent d'elles-même plutôt que de venir demander. D'un autre côté, une autre raison était la cause de mon refus : je n'aime pas parler de moi. Alors que le matériel fut distribué par la professeur accompagné par les conseils d'utilisation, j'entendis un « Zut... » qui provenait d'à côté. Ma voisine semblait s'être coupé avec la lame du scalpel. Aussitôt, je posais mon regard sur la paume de sa main afin d'apercevoir la fine coupure. Un mince filet de sang s'y échappait. Un faible sourire étira mes lèvres jusqu'à ce que mon attention soit reporté sur les instructions concernant les expériences.

- Nous allons disséquer un échidné et ensuite procéder à des manipulations avec son sang.

- Hn..

A l'entente de ces mots, je frissonnais légèrement. On allait disséquer un échidné ? Hn.. Cette idée me donnait des frissons de dégoût. Je baissais les yeux sur les instruments posés sur la table. Hm, comment dire... Infliger ce genre de torture me laissait indifférent, certes, mais, là, il s'agit d'une bête qui appartient à la famille des hérissons. Je suis donc tout bonnement incapable de faire cela. C'est comme si on me disséquait moi. D'un geste de la main, je repoussais le bac contenant le matériel avant de relever les yeux sur les deux élèves de devant qui venaient de se retourner.

- Eh, le nouveau. Ça ne te dégoûte pas de devoir disséquer ce genre de bestiole ?

- En faite, tu viens d'où ?

Qu'on me donne une corde et un tabouret.. Pas pour moi, hein. Pour elles.

- Ne vous pressez pas avec toutes vos questions ! Occupez-vous de vos affaires, et non des miennes.

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Mephiles & Alice

Leurs questions n'avaient aucun intérêt. Inutiles. Oui, ça me dégoûte de disséquer une bête qui m'est très familière, et non je ne veux pas dire d'où je viens. Qu'est-ce que ça peut leur faire, de toute manière. Quelle est cette manie de tout vouloir connaître sur la personne qu'on côtoie ?  Moi-même, je ne pose généralement aucune question. Tout ce que je veux, c'est d'être tranquille et que.. Le programme de ce cours de chimie change rapidement. Du moins, que la dissection soit supprimée. Surtout ça.

En tout cas, ma voisine semblait énervée. Enfin, jusqu'à ce que nos voisines décident de m'adresser la parole pour des broutilles. Puisqu'à la fin de mes paroles, cette dernière éclata de rire. Va savoir pourquoi. La moitié de la classe s'était tournée afin de dévisager la responsable de ce fou rire. Certains n'y prêtaient pas attention et attendaient en discutant avec leurs camardes. La professeur, elle, était sans doute rentrée dans la petite salle juste à côté de son bureau pour aller chercher les bêtes. Tsk.. De véritables barbares.

-Dis Mephiles, tu devrais éviter de parler à a voisine !

-Ouais, tu savais qu'elle était pas recommandable ?

-Cette fille, faut l'éviter Mephiles.

-C'est la leader des rebelles, une bandes de terroristes qui contredisent les faits et gestes de Monsieur de Directeur. Ils n'ont aucun respect pour les races supérieures... Les rebelles, de toute façon, c'est qu'une bandes de crétins ...

- Tiens donc...

Reportant mon attention sur elle en soupirant, j'affichais une mine blasée bien qu'au fond... Je trouvais tout cela très intéressant. Elles parlaient justement de ma voisine qui plus est. La leader des rebelles... C'est elle ? Tiens, tiens.. Je ne le savais pas ça. Tout compte fait, elles ne sont pas si inutiles que ça. J'ai appris quelque chose. Cependant, je trouvais leur comportement.. Déplacé sur le sujet des races supérieurs. Certes, elles pensent ce qu'elles veulent, mais qu'elle le disent dans leur tête et non devant les personnes. D'ailleurs, il semblerait que ma voisine n'ait pas du tout apprécier.

- Ferme-là, veux-tu ? Retourne donc faire joujou avec le matériel d’expérience, et fout lui la paix. T'as pas vu que tu l'emmerdais ?

Un nouveau sourire étira mes lèvres lorsqu'elle attrapa l'une d'entre elle par le col. Un peu plus, et je rirai. Elles étaient quelque peu choquées par cette attitude plutôt violent de la part de la leader. Quant à moi, je ne bougeais pas et me contentais de les observer. Et, c'est au moment où la jeune fille voulu répliquer, que l'adulte revint dans la salle avec une boîte contenant sans doute les bestioles dans les mains.

- Mademoiselle Kurokami et ses petites camarades, je vous pris de vous calmer immédiatement ! Sinon, vous sortez toutes les trois !

Tous les regards étaient posés sur nous. Trop de bruit. Le brouhaha s'élevait dans la salle et je n'aime pas ça. Le pire, c'est que l'autre prit la défense de son amie, ne voulant pas abandonner.

- Tu vois, tu vois ! Traîner avec qu'elle ne t'apporteras que des ennuis !

Trop, c'est trop. Ca commençait à m'énerver, sérieusement. Tant que la professeur commençait à distribuer dans la rangée de droite, ayant donc le dos tourné, je me levais et levais la main pour gifler la jeune fille. Quand je dis qu'il ne faut pas s'occuper de mes affaires, c'est tout de suite et non dans les minutes qui suivent. J'étais calme... Jusqu'à ce qu'elle commence à me parler.

- Tu m'agaces. Ose redire une telle chose et c'est toi que je risque de disséquer au prochain cours, vermine!

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« Une Rebelle et une Ombre, qu'est-ce que ça donne ? »

Mephiles & Alice

La gifle qu'avait reçu cette.. Conne n'est pas du tout passée inaperçue. Les regards posés sur nous nous dévisageaient longuement accompagnés du brouhaha de la veille. Ce dernier s'éleva davantage suite à cet événement. Certains et certaines demeuraient choqués par cet acte tandis que d'autres s'en amusaient tout comme ma voisine par exemple. Cette dernière avait littéralement explosé de rire après avoir lancé un " Joli coup !" . Sauf que moi, ça ne me faisait pas vraiment rire. Ca m'agaçait encore plus. Maintenant, je n'étais plus vraiment d'humeur à plaisanter. Tout ça, grâce à ses pimbêches. En dépit du faible cri suivi du regard que nous lançait nos deux voisines de devant, je gardais toujours cet expression sévère. Celle qui démontre parfaitement ma mauvaise humeur. Me voir énerver est une très mauvaise chose.. Aussi bien pour mon entourage que pour les autres. La première personne qui s'approchera de moi aura le droit à un bel accueil... Ou à un vent. Tout dépend de la manière qu'il utilisera pour m'aborder.

- Tsk.

Je me ré-asseyais ensuite en croisant les bras et les jambes. La professeur s'était retournée depuis un moment. Plus précisément, depuis que la gifle a été donnée. Tant pis si ça allait donner une mauvaise impression de ma personne, je m'en foutais royalement. J'ai l'habitude. Après tout, durant toute ma vie on m'a écarté du groupe sous prétexte que j'étais non seulement un sorcier, mais que j'étais trop.. Sombre comme ils le disent tous. Qu'importe. Les filles de ce genre n'ont qu'à réfléchir avant de parler de la sorte. C'est que ça fais du bien de se défouler un peu.. Depuis le temps que je me retiens de frapper des personnes. Pauvre prof.. Elle est choquée par mon comportement et n'ose même pas prononcer un mot. En faite, c'est la situation qui la laissait sans voix. La tension entre les deux pestes et ma voisine ne donnait pas envie de les interrompre.. Enfin, moi, je m'en fous.

- Dis donc la rebelle, c'est pas parce que tu t'entends bien avec le nouveau qu'il faut croire que tu peux l'embobiner dans tes fils.

- Gnééé ? Articule, on comprend rien quand tu marmonnes dans ta barbe...

Pourquoi je suis venu ici, déjà ? Ah oui, c'est vrai.. Pour mes études et parce-que je n'ai nulle part où aller. La poisse. Cependant, on ne peut pas dire que ça manque d'ambiance ici. C'est tout le contraire. On ne devait pas s'ennuyer dans cet établissement. Je suppose que c'est une bonne chose.. Même si, quelques fois, ça doit être un tantinet agaçant lorsqu'on veut être tranquille comme je voulais l'être depuis le début du cours. M'enfin.. Pour dire vrai, sans vouloir le cacher, je m'amusais bien, mais je n'allais pas le montrer. M'embobiner dans ses fils hein ? Pfeuh. Elle me prend pour qui, elle ? En tout cas, la dite rebelle a de la réparti. En même temps, si c'est la leader, ça ne m'étonne pas. Il faut bien qu'une personne de sa catégorie sache se servir des répliques en cas de problèmes comme celui là. Elle porte bien son rang. hm.. Par contre, c'est elle qui empestait la mort ?

Vivement que le cours se finisse. Au moins, j'assisterai pas à l'expérience et je serai loin de tout ça. Néanmoins, je ne quittais pas des yeux la scène et ce que je vis me surpris faiblement : la blonde, là, venait de frapper ma voisine sans ménagement. Oh, ça se corse. Hm.. La brune ne semblait pas souffrir. Par contre, l'apparence de la responsable venait de changer. Enfin, quelques détails plutôt. Une elfe. Eh bien, ça va finir en combat je sens. Je préfère m'éloigner et y assister de loin. Une fois l'apparence de la blonde dévoilée, ce fut au tour de la brune de prendre sa forme originelle et j'avoue que, sur le coup, je ne pus dissimuler ma surprise. Certes, elle était légère, mais tout de même sur mon visage. Un long manteau noir, une expression sinistre, et une faux ; la mort. Alors, comme ça, c'est une faucheuse ? Oh oh..

- Ca suffit, maintenant ! Vous trois, ou plutôt vous quatre, vous allez sortir de mon cours ! Je ne veux plus de vous ! Mon cours n'est pas une salle de combat !

- Mes oreilles...

... J'ai bien cru que la professeur était morte vu qu'elle n'avait pas ouvert la bouche depuis un petit moment, mais non. Elle est encore là. Ceci dit, j'ai cru qu'elle allait perdre la voix pendant quelques secondes. Tout le bâtiment a dû l'entendre vu comment elle a crié.. Même moi, j'ai dû me boucher mes oreilles pour diminuer le volume, sinon mes tympans auraient explosés. Comment ça vous quatre ? Elle me compte dans le lot, en plus ? Raah.. Juste parce-que j'ai lever la main sur une blonde qui est aussi conne qu'une étoile de mer. J'hallucine. Quoique, ça tombe à pic, je n'aurai pas à faire l'expérience. Tout compte fais, je n'ai pas à me plaindre. Un nouveau soupire s'échappa de mes lèvres. Puis, je lançais un regard noir à l'elfe ainsi qu'à sa camarade qui avait la marque de ma main sur la joue. Pff haha ! Quelle andouille.

- Hmpf. Fière de vous les bécasses ? Vous êtes vraiment pathétiques.

Je regardais ensuite ma voisine. Effrayante, oui. Je l'admets. Mais, pas assez pour me faire détaler en courant ou me faire prendre du recul. Au contraire, j'étais plutôt.. Ravi de la voir sous cette apparence là ? Oui, on peut dire ça comme ça.

- Toi. Ne te mets pas dans cet état pour des insectes de ce genre. Elle n'en valent pas la peine.

Je ne connais pas son nom, alors je fais avec ce que j'ai.

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Mephiles & Alice

Je rangeais mes affaires tandis que les autres firent de même. Nous sortîmes de la salle. Je pouvais sentir le regard des élèves nous suivre jusqu'à la porte jusqu'à ce que cette dernière se ferme derrière nous. Eh bien.. La professeur était vraiment en rogne. J'avais envie de rire et gueuler sur l'elfe et sa copine à la fois, mais non. Je m'abstiens. Il y a aucune raison d'agir ainsi ... Sur des bécasses comme elles. En effet, à peine je les rencontre, je ne les aime pas. Hors mis ma voisine. Elle, au moins, ne m'a pas emmerdé comme les deux autres cruches.

Viré le premier jour de cours. C'est bien ça. Toutefois, cela me fit doucement sourire. J'ai pu voir l'adulte s'enrager comme une bête sauvage et, en plus, je n'assisterai pas à la dissection. Hum.. J'aurai tout de même voulu libérer ces petites bêtes... Elles ne méritent pas un tel traitement. Encore, un prélèvement de sang, j'aurai laissé passer ça, mais.. Une dissection. C'est exagéré. Pourquoi ils ne prennent pas un humain, hein ? Si ça avait été le cas, je n'aurai rien dis. Au contraire, ça m'aurait fais rire. Ah bah tiens. Une des deux bécasses aurait fais l'affaire. ... Comment ça je suis glauque ? Ahahah ! Mais pas du tout.

- Je ne m'appelle pas « toi »... Enfin, je te pardonne, je ne t'ai pas encore donné mon nom. Je m'appelle Alice.

- Très bien, Alice.

Je le sais bien qu'elle ne s'appelle pas « toi ». C'est juste une, comment dire... Improvisation. Elle me pardonne. La dénommée Alice, leader des rebelles de cet établissement, me pardonne. Oh oh.. Mais quel honneur. A présent, je connais son prénom. Inutile de me présenter de nouveau puisqu'elle connait mon prénom, tout comme les deux autres. Elles connaissent, elles aussi, mon prénom. Sûrement parce-qu'elles avaient écouté notre conversation depuis le début. D'ailleurs... Il en manquait une. Où elle est passée l'elfe ? Elle est partie se cacher ? Lorsque j'ai détourné mon regard de la porte, je ne la voyais plus.

Son amie n'avait pas bougé. Néanmoins, elle semblait regarder quelque chose avec une certaine attention. Puis, j'aperçus un sourire s'afficher sur ses lèvres. C'était loin d'être un sourire rassurant, mais plus celui d'une psychopathe. Intrigué, je suivis du regard le sien. A cet instant, une scène plutôt surprenante venait de se dérouler devant nos yeux. L'autre garce, là, venait de s'attaquer à Alice. Derrière son dos. Une épée était planté dans le corps de ma camarade de table, laissant échapper un épais filet de sang. ... Quelle lâche. Pendant quelques instants, le silence s'est installé jusqu'à ce je décide d'agir.

- Je vois que la lâcheté te connait.

Tout en prononçant ces mots, je m'approchais vivement de l'elfe. Cette dernière lâcha aussitôt son arme pour se reculer sans pour autant avoir retirer la lame du corps de sa... Victime. Dans ce cas, je dois m'en charger, hein ? Evidemment. C'est Bibi qui fait tout. Lorsque je fus à côté d'Alice, j'attrapais la poignée de l'épée dans ma main et la tirait doucement en arrière pour la retirer. Tsk. J'allais devoir l'emmener à l'infirmerie ou encore la soigner moi-même. Non, cette acte ne me surprenait pas. Etant enfant, j'ai vu bien pire que ça et je me suis habitué. C'est même devenu... Normal, pour moi.

Une fois la lame de l'épée retirée, je relevais le regard sur l'elfe qui a été rejoint par sa camarade. Toute les deux nous lorgnait comme si elles étaient fières d'elles. Je vois... Cependant, la blessure que portait maintenant Alice était grave. Cela ne m'étonnerait pas qu'elle tombe dans les pommes dans quelques secondes. C'est malin. Juste devant la porte de la salle de classe qui plus est. Mais quelle conne... Foudroyant du regard les deux andouilles, je maintenais la brune par les épaules au cas où elle chuterait. Je n'ai pas envie d'avoir une cadavre dans les bras même si, avec ce que j'ai vu tout à l'heure, ça ne risquerait pas d'arriver. Je suis sûr qu'elle est costaud la Alice.

- Moi qui croyait que les elfes étaient des créatures intelligentes et pacifiques...

- Ne te mêles pas de ça, le nouveau ! On t'avait pourtant prévenu !

- C'est vrai ! Ne nous obliges pas à faire de même avec toi.

Je jetai un rapide coup d'oeil sur Alice avant de soupirer. Une fine flaque de sang commençait à naître sur le sol. Je passais mon bras derrière le dos d'Alice pour la maintenir puis me baissais un peu pour pouvoir faire de même avec ses jambes avant de me redresser sans la lâcher. Désormais, je la portais comme une princesse dans les bras. ... Yerk. Ce qu'il ne faut pas faire. Certes, je ne suis pas obligé, mais, si jamais un membre du personnel est au courant, je risque d'avoir de gros ennuis tout comme elles et ce n'est pas dans mon programme.

- Essaie donc pour voir. Du moins.. Si vous arrivez à m'attraper. Cependant...

Elles avaient l'air d'oublier que je tenais toujours l'épée dans une de mes mains. La lame pointée vers le bas pour ne pas blesser davantage Alice. Je ne l'avais pas lâché durant une seconde. Même lorsque j'ai pris la demoiselle dans mes bras.

- Tu as oublié ton arme, Vermine.

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Mephiles & Alice

De toute les vermines qu'il y a sur cette planète, je crois être tombé sur les deux meilleurs membres de cette espèce. Faire de même avec moi, avait-elle dis. Eh bien, je l'attends. Qu'elle essaie de me transpercer le corps comme elle vient de le faire à la dénommée Alice. Toutefois, cette tentative inutile et désespérée risquerait fort de lui coûter la chose qui lui est la plus précieuse au monde : sa vie. Bien que je sois un sorcier, une créature qui, selon elles, est inférieure, me sous-estimer est une grossière erreur. Il ne faut guère me comparer aux autres membres de mon espèce... Je suis loin d'être comme eux. Hum... J'ai tellement entendu de belles paroles au sujet des elfes... Des créatures intelligentes et pacifiques. Hum, il semblerait que ce ne soit pas tellement le cas.

- Intelligentes ? Où c'est que t'as vu qu'elle possèdent un cerveau ? Et pacifiques ? Laisse moi te dire une bonne chose Mephiles, les elfes et les loups-garous se font la guerre depuis des siècles, et je peux t'assurer que ce ne sont pas les loups-garous qui ont commencés.

- Je pense que tu devrais te taire vu l'état dans lequel tu es, Alice-chan.

Tiens donc. Ma camarade a encore la force de parler après un coup si douloureux... C'est bien ce que je pensais. Elle est forte, la Alice. Ces mots m'amusèrent et me firent esquisser un sourire sardonique à l'égard de nos deux individus. Un cerveau ? Hum. Ça reste à voir. Il faudrait sans doute les disséquer pour en connaître la réponse... Dommage qu'elles n'aient pas servi de cobayes.

- Si je t'embête, tu peux toujours me reposer et t'en aller pour éviter les ennuis. Ces deux là, se feront une joie de terminer ce qu'elles ont commencé et d'effacer les preuves ensuite. Fascinant,n'est-ce pas ?

- Oui.. Fort fascinant pour des êtes aussi stupides.

Sans porter le regard sur elle, je lorgnais les deux personnages au cas où elles décideraient de passer à l'action. Si elles sont capables d'attaquer une personne dans le dos, elles peuvent très bien profiter du moindre manque de vigilance. Eviter les ennuis... C'est une belle idée que je ne peux, malheureusement, pas exécuter. D'un autre côté, que je parte ou non, le résultat reviendrait au même. Je serai impliqué dans cette histoire. Eh puis, à quoi bon éviter les ennuis ? Au début, il est vrai que c'est ce que souhaitais.

Néanmoins, les circonstances ont changé.

Les problèmes, ce sont des éléments que je connais plus que bien. Quoique je fasse, ils me suivent. En réfléchissant bien, peut-être que j'aime tout simplement cela ? Sûrement. Au moins, les péripéties s'enchaînent et on peut être surpris par la tournure qu'ils prennent. Ce qui est plutôt satisfaisant surtout lorsque des personnes comme cette elfe et son amie y participent. Cet ingrédient met davantage de piment. Que voulez-vous ? Si notre quotidien était toujours calme et joyeux, ce serait... L'enfer, ne croyez-vous pas ?

Si notre étincelle de vie nous permet de vivre, c'est pour une raison. Ce serait fort ennuyeux si rien ne se passait... Oh oui. Ennuyeux à en mourir. Hum... Quel est ce contact contre mes vêtements ? Oh, il s'agit tout simplement de notre chère Alice qui venait de poser sa tête. Lorsque je vois une scène tel que celle-ci... Je préfère que se soit moi, Mephiles The Dark en personne, qui fasse souffrir... Je veux que se soit moi qui torture autrui et non d'autres personnes dont des novices pitoyables comme elles. Elles auraient pu être intéressantes, mais sans plus.

- Oh, je crois ne pas vous avoir prévenu... Tu sais Mephiles, mon arme à été forgée avec une particularité spéciale... Tu sais ce qu'est du poison, non ? Tant bien même vous aurez réussis à stopper l’hémorragie, Alice-chan mourra lentement, dévorée de l'intérieur par le poison généré par ma lame.

- Quel ironie du sort...

Me prend-elle pour un imbécile de premier ordre ? Evidemment que je sais la définition du poison. Eh bien, je vois que je les ai jugé bien vite... Elle n'est pas aussi incapable que je le pensais. Du poison... Celui-ci allait donc lentement dévorée ma camarade sans qu'elle ne puisse rien y faire... Baissant durant un court instant le regard sur la lame de l'épée dont un liquide rouge perlait doucement dessus, mon regard s'enfuyait ensuite sur Alice qui s'était mis à éclater de rire. Était-ce la folie ou la peur de mourir qui l'amusait autant ? Bonne question.

-Le poison te ronge les neurone, ma pauvre Alice ? Quel dommage...

La concernée commençait à remuer, ne pouvant pas la maintenir davantage, je la lâchais avant qu'elle ne me repousse. Un faible grognement de mécontentement retentissait dans ma gorge. Porter la main sur moi... C'est une chose que je supporte guère. J'ai horreur qu'on me repousse ainsi. Elle a de la chance. Je tolère ce simple geste. Elle refuse donc mon aide ? Très bien. Moi qui me montrait gentil pour une fois... Je suis déçu... Assurément, c'est ironique. Je me fiche de savoir si elle accepte mon aide ou non. Durant quelques secondes, j'avais cru voir un sourire sur son visage, mais ce n'était pas un sourire ordinaire ou aimable...

Mais celui d'une psychopathe.

Gardant le silence, je l'observais s'avancer vers les deux jeunes filles. Même sa démarche était digne d'une psychopathe. Quelque chose d'intéressant allait certainement se produire... Chaque pas de ma voisine laissait une emprunte. Une emprunte écarlate. Oui, bien sûr... Etant donné qu'elle est blessée, plus tôt, une flaque de sang avait naquit à mes pieds et, en descendant, elle avait marché dedans. Quelle belle couleur... C'est d'autant plus magnifique sur un corps. J'imagine l'expression qui s'afficherait sur le visage du responsable qui est chargé de nettoyer.

- Du poison, dis-tu ? Quelle idiote... Vois-tu, gamine, si tu t’intéressait ne serait-ce qu'un tout petit peu qu'à ton hideux petit nombril, tu saurait que les faucheurs se nourrissent de tout ce qui est néfaste, poison inclus. Tu pensait me tuer comme ça, mais en réalité, ton cher petit poison est en train de me sauver la vie.

Subitement, je relevais la tête pour la fixer. Tiens donc... La suite des événements s'avère intéressante. L'elfe tomba ensuite à genoux, ses membres tremblotaient tel une feuille et son regard apeuré regardait Alice. Cette vision me fit ricaner intérieurement. Puis, la faucheuse revint sur ses pas pour me prendre l'épée des mains et la rendre à son propriétaire, d'une magnifique façon comme pour lui montrer qui dominait. Débarrassé de cette arme, mes bras se croisèrent sur mes torse.

-Admire ton idiotie pour la dernière fois.

Bientôt, la véritable Alice prit place et j'aperçus, à travers le tissu de la faucheuse, la blessure se refermer aussitôt. La guérison fut rapide et impeccable. La régénération... C'est une bien belle capacité. Quand elle empoigna le manche de sa faux pour ensuite brandir la lame qui brillait dans lequel on pouvait apercevoir le reflet de l'elfe, inutile de se poser des questions sur la suite. Alice allait lui ôter cette étincelle. Habituellement, j'aurai laissé un tel acte se faire et rester en tant que spectateur. Cependant, nous sommes à l'intérieur de l'établissement et devant la salle de classe...

D'ailleurs, c'est surprenant que l'adulte ne soit pas sortit. En même temps, nous ne sommes pas exactement devant la porte de la salle, mais un peu plus loin. Nous avons de la chance... Avant qu'Alice exécute son devoir de faucheuse, je m'approchais d'elle puis lui attrapais le poignet avant qu'elle n'abatte la lame sur le corps tremblotant de la créature aux oreilles pointues. Si elle veut la tuer, qu'elle le fasse à l'extérieur et non dans les couloirs. Autrement, si cela avait le cas, j'aurai été ravi d'assister à ce spectacle. Restant derrière elle, je la fixais avant de prendre la parole.

- Il vaudrait peut-être mieux que tu évites un tel geste dans un lieu si inapproprié. Annihiler son existence est une bien belle chose, mais... L'extérieur conviendrait le mieux. Ne crois-tu pas, Alice ?

Libérant son poignet de mon emprise, je la poussais un peu dans le but de l'écarter en exerçant une pression sur son épaule. Désormais, je me trouvais devant l'elfe qui, à présent, me dévisageait, interloquée. J'aperçois déjà cette lueur d'espoir dans son regard... Ça me dégoûte. Son amie avait récupéré l'arme souillée par le liquide écarlate. Elle était derrière la blonde et m'observait en tenant l'épée. Qu'allons-nous faire de ces deux misérables créatures ? On pourrait sortir de l'établissement et les torturer... C'est tentant, mais on va éviter cela.

L'elfe m'adressait un sourire. Un sourire joviale. Un faible frisson parcourait mon corps. Hum... Qu'elle ne se fasse pas des idées. Je ne suis pas intervenu pour la sauver. Son regard semblait briller. Finalement, je m'agenouillais et lui levait un peu plus la tête en attrapant son menton entre deux doigt, plongeant mon regard émeraude dans le sien.

- Ne te méprends pas; Vermine... Si je pouvais, je la laisserai t'ôter ta pitoyable vie.

- Qu... Quoi ?

Je la lâchais ensuite et me redressais puis posais mon regard sur son amie.

- Disparaissez.

Aussitôt, l'elfe se relevait et tournait les talons pour s'élancer à toute vitesse dans les couloirs. Son amie la suivait de près, lui criant de ralentir pour l'attendre. Dans sa voix, on pouvait sentir de la panique. Je riais en les voyant détaler comme des lapins jusqu'à disparaître de notre champs de vision. C'est tellement... Pathétique. Cessant doucement de rire, je me retournais lentement vers Alice avant qu'un phénomène imprévu ne se produise.

Une fine aura ténébreuse m'avait entouré durant quelques secondes avant de se dissiper. Mes mains... Étaient recouvertes par des gants blancs surmontés d'un anneau doré. J'avais l'impression d'avoir rapetissé car Alice était plus grande que moi comparé à tout à l'heure. Hum.. Il n'y a aucun doute à ce qui vient de se passer : ma métamorphose fait des siennes. Donc, je suis redevenu le hérisson que j'ai toujours été. Un hérisson noir et bleu pâle sur des rollers de gravité.

- Eh bien... Cet événement à réveillé le hérisson que je suis.

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